Samedi 7 juillet 2018 à Ponta Delgada, l’avion en provenance de Lisbonne se pose sur le tarmac. Un petit groupe formé de quatre pilotes et deux accompagnantes sort du terminal. Ils ont de petits yeux s’étant réveillé aux aurores afin de prendre le vol à 6h10 de Genève. Ceci dans le but de pouvoir voler le premier jour.
Ainsi soit-il, nous chargeons le bus et mettons le cap en direction du cratère de Sete Cidades. Le décollage surplombe le lac au fond du volcan. Le vent est excellent et, moins de deux heures après leur arrivée sur l’île, les pilotes s’envolent pour plus d’une heure ! Magnifique entrée en matière.
Après un pic-nic bien mérité et une baignade dans le Lagoa Azul (lac bleu), au fond du cratère, nous rejoignons notre maison afin de prendre les quartiers.
Tout le confort nécessaire afin de passer une excellente semaine se trouve dans ce manoir rénové. La piscine est un cadre idéal pour l’apéritif. S’en suit une excellente grillade, quelques verres de porto et de vin. Il n’en faut pas plus pour terminer cette journée bien remplie, qui a commencé 18h plus tôt en Suisse.
Bien reposés après une grosse nuit de sommeil, la bande découvre le buffet du petit déjeuner. C’est dans le petit jardin, à côté de la bananeraie que nous partageons ce repas en élaborant les plans pour la journée.
Au milieu de l’Atlantique, la météo est relativement simple : il peut y avoir trois saisons par jour, les changements pouvant se faire en moins d’une heure. Niveau vent, on regarde les prévisions et allons nous placer sur les sites en conséquence. En l’occurrence, ce dimanche, le vent est Nord-Est. Nous nous rendons donc au village de… Nordeste !
Un tout petit site, nous permet de faire un vol relativement court, mais le paysage est toujours magnifique. Au lieu de refaire un second vol, qui ne serait guerre plus long, nous décidons de nous diriger vers le Sud-Est de l’Ile, afin de découvrir un autre site. Bien vu, le vent y est bon et nous permet de rester en l’air un bon moment avant… l’arrivée d’une ondée. Le timing est parfait car il est l’heure de rentrer à la maison, sans oublier un petit crochet à Furnas pour découvrir les fumerolles et sources volcaniques.
Troisième journée, la météo est belle. Les vents nous jouent cependant quelques tours. Nous partons à la chasse du « site où ça va voler » ! Le premier a la tête dans les nuages : Pico de Barosa. Nous profitons de découvrir la vue sur le Lago de Fogo qui s’est formé dans le cratère. Une tentative à Villa Franca di Campo, côté Sud de l’île. Le vent y est trop travers. L’idée nous vient alors de nous rendre au même site que la veille, l’orientation est parfaite… mais trop fort. Nous nous rabattons avec plaisir sur le cratère de Furnas où nous irons nous baigner dans les sources naturelles, visiter le jardin botanique et clore la journée par un « Cosido », sorte de pot-au-feu, mijoté six heures à la chaleur volcanique !
Pas de vol ce jour, mais aucun regret, les paysages découverts sont tellement magnifiques.
Météo açorienne ce mardi matin : quelques nuages, quelques ondées et un magnifique soleil ! Le vent est faible et du Nord.
Notre maison, centrée sur l’île, nous permet de nous rendre en moins d’une heure de route sur n’importe quel site de vol. Aujourd’hui, direction Maya à dix minutes de route.
Petites conditions du matin, nous ploufons. Deuxième vol, ça commence à tenir. Plutôt bien pour certains. Après du temps passé en l’air sur ce site culminant à 250 mètres, les plafonds nuageux montent. En route pour Valados. Ce magnifique pâturage peu pentu offre un paysage grandiose. Avec ses 600 mètres de dénivellation et des reliefs intéressants, les conditions de vols y sont propices pour une petite tentative de cross en direction de la maison. Mais un seul s’y essayera et posera à quelques kilomètres de notre palais.
Au retour, l’appelle de l’apéro se fait ressentir… jusqu’à ce que nous voyons que le Pico de Barosa est hors des nuages ! Nous tentons donc le grand Chelem et y montons. Le vent est parfait, la lumière douce : de la poésie !
Un appel à la tour de contrôle afin de demander l’autorisation et nous décollons.
La journée se termine dans notre jardin avec une grillade de gambas au soleil couchant.
Le 11 juillet, comme hier, les vents orientés au Nord nous promettent de bonnes conditions. Nous retournons à Valados où les pilotes feront deux vols, entrecoupés par une pause à la plage de Moinhos. Après qu’ils aient tous manqué l’atterrissage deux fois, allez savoir la raison, nous mettons un terme à ce carnage 😉
En fin de journée, par vent du nord, la colline magique s’active. Site ludique nécessitant un peu de finesse, Pastinhos réserve bien des surprises. Dix minutes de marche pour monter en haut d’un ancien petit volcan, un appel à l’aéroport pour demander l’autorisation et c’est le décollage. Un peu de soaring sur ce mini cratère et on transite sur celui à l’Est. Là, soit on monte, soit on coule et on recommence. Ce soir, les conditions y sont généreuses et nous en profitions jusqu’aux derniers mouvements d’air.
Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas ! Jeudi, le ciel ne veut pas de nous, le vent nous cloue au sol. Nous pouvons enfin visiter l’île en mode « rampants » ! L’Ouest n’a pas encore été foulé par nos pilotes devenus piétons. Nous mettons donc le cap sur le cratère de Sete Cidades, où nous volions le premier jour. En route, quelque chose attire l’œil de certains d’entre nous. Une vieille station satellite abandonnée. Recouverte de mousse et habitée par des pigeons, cette parabole de cinquante mètres est un lieu presque inquiétant.
Plus loin, sur la lèvre du cratère, le Monte Palace abandonné depuis bientôt trente ans sera notre deuxième étape du jour. Une visite de ce bâtiment en ruine s’accorde bien avec celle de la station précédente. Il y a de quoi tourner un film d’horreur !
Nous terminerons la journée par une baignade dans d’autres sources chaudes naturelles, à Ferreira. L’eau à 60 degrés se jette directement dans l’Océan. Le mélange avec l’eau fraiche de l’Atlantique, en fonction de la marée, offre une eau allant de « correcte » à « trop chaude ». Ayant bien visé l’horaire des marées, nous aurons la première version.
Pour consoler les pilotes d’être resté au sol, ce jour, on ne peut que terminer autour d’un poisson grillé au Tukatula, à la plage de Santa Barbara ! Le coucher de soleil y est grandiose.
Cette dernière journée de vol, avant le retour du lendemain, n’en est malheureusement pas une. Le ciel est gris, pluvieux. Le soir précédent, avec les visites du jour, l’idée d’un film d’horreur a germé dans l’esprit « curieux » d’un participant probablement possédé ! 😉
Nous retournons sur l’ancienne base satellite avec les idées de scénarios imaginées la veille, tard, après quelques boissons à base de raisin fermenté.
Très vite, tout se met en place. Chacun trouve son poste d’acteur, de caméraman, de metteur en scène, figurants, etc. En une heure chrono, toutes les images sont tournées. Sans manquer de débordements donnant d’excellents « rush » que nous inclurons dans le montage ! Film prochainement sur vos écrans.
Une petite visite des cultures de thé açorien, qui nous en apprennent beaucoup sur ce qui pour nous n’est qu’un « sachet dans une boite » et nous rentrons profiter de cette dernière soirée. Le soleil sera même de la partie.
Au final, malgré quelques journées mitigées, la récolte des vols fût excellente et les moments partagés ont été hilarants ! Une belle (re-)découverte de cette île perdue au milieu de l’Atlantique. Une végétation riche et des paysages hors du commun…
Globetrottair.ch vous dit : On y retourne en 2019 !
Merci aux pilotes locaux pour leur accueil sympathique, leur travail sur l’entretien des sites de vol et surtout des relations entretenues avec les autorités quant à l’espace aérien ! Demandez aux locaux avant de vous élancer des sites suivants : Sete Cidades, Pico de Barosa, Serra Gorda, Pastinhos, Villa Franca di Campo. Une autorisation de l’aéroport y est indispensable.
Un grand merci à Clairon des Ailes du Volcan à Lagoa, que la force soit avec toi ! 😉
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