Une autre façon de découvrir une région. Le mariage de la mer et de l’air. L’idée a germée depuis des années dans ma tête. Celle d’allier la croisière et le parapente en Corse.
Ainsi, la décision est prise, la première édition sera organisée en 2017 !
Un article d’un magazine de parapente mis de côté depuis des années. Un nom de skipper. Je pars à sa recherche et le trouve une année avant le voyage, dans un petit village perché dans les montagnes Corses. Lorsque je l’approche pour lui demander s’il serait intéressé par barrer le navire, son sourire me donne la réponse.
Ayant vendu son voilier il y a quelques années, il me propose de louer un catamaran. Ainsi, c’est à Calvi que notre bonheur se trouve, un catamaran Fountain Pajot Helia de 44 pieds. Quatre cabines doubles et autant de WC et douches ! Également un vaste carré intérieur, un pont couvert pouvant accueillir les huit participants et les deux membres d’équipage, Hervé le skipper et moi-même (Waibeli).
A l’automne 2016, les inscriptions sont ouvertes. L’idée d’une croisière et parapente en Corse fait des émules. En deux à trois semaines, le séjour affiche complet. Tous parapentistes désireux de découvrir l’île de beauté par la mer et le ciel.
Le 17 juin 2017, je récupère le groupe à l’aéroport de Bastia. Nous faisons route vers le port de Calvi où nous attend notre catamaran grand luxe, qui nous servira de véhicule, de maison, de camp de base. Tandis qu’ils arrivent sur place en fin de journée, les participants découvrent ce magnifique double coque. Chacun s’installe dans ses quartiers, range ses petites affaires. Le navire est ensuite avitaillé avec tout le nécessaire pour passer une semaine en autonomie, pour une liberté maximum : eau, pain, repas, boissons, fruits.
La vie s’installe à bord et la croisière et parapente en Corse peut débuter!
C’est à 20h30 que nous passons les môles du port de Calvi. Ce soir, nous traversons la baie afin de dormir à l’ancre à la Pointe de Spanu. On quitte la civilisation, l’effervescence de la ville, direction le calme de la Côte sauvage corse.
Après 30 minutes de navigation au moteur, faute de vent, nous jetons l’ancre dans une magnifique crique abritée. Le soleil tire sa révérence en même temps que nous prenons le bain du soir.
Tout en prenant l’apéro, nous préparons le repas. Chacun y met du sien, que ce soit pour la découpe, la cuisine ou la vaisselle. On prend ses marques, quelque peu déstabilisé par le doux roulement du bateau.
Dimanche matin, petit à petit, tout le monde émerge de son sommeil bercé par les flots. Merveilleuse première nuit pour tous, probablement une première expérience pour beaucoup.
Un petit bain matinal pour certain, un bon café pour d’autres.
À première vue, la mer a changé aujourd’hui. Nous distinguons clairement des moutons au large, il semblerait que les vents soient soutenus. Ainsi, nous nous mettons en route et, la zone venteuse atteinte, les voiles sont sorties. Chacun est intéressé par les manœuvres, les termes nautiques, la dynamique de ce monstre de treize mètres et de dix tonnes. Hervé nous transmet avec passion son amour de la mer et de la navigation. Chacun à son tour participe aux manœuvres et tient la barre. Changements de bords, étude de la carte et des fonds marins. Il semblerait que le Vogue et Vole a bel et bien commencé !
Pour cette première journée, nous remontons vers le Nord, passons au large d’Algajola, puis jetons l’ancre au large de la plage de l’Ostriconi.
Puisque le vent est bien trop fort pour voler, nous descendons tout de même à terre afin de nous dégourdir les jambes lors d’une balade et profiter de la plage.
Chacun apprécie cette nouvelle expérience de la vie autour de la mer. On profite du calme, on s’amuse à faire du paddle, du snorkeling.
Lundi matin, nous prenons le large et mettons le cap sur la baie de l’Acciolu, non loin de l’Ostriconi. A cet endroit, notre skipper avait défriché un décollage orienté Nord, il y a quelques années. Dès lors, le maquis ayant repris ses droits, Waibeli est retourné le nettoyer avant le début du séjour. Le cadre est somptueux. Telle que sur des photos de magazines, l’eau est turquoise .
Le vent est encore quelque peu fort ce matin, or une accalmie est prévue. Quelques heures plus tard, les prévisionnistes avaient raison et nous montons sur le petit décollage. Le vol est court, à peine cinquante mètres de dénivelé, mais prometteur, si le vent permet de faire du soaring. Malheureusement, il faiblit trop et c’est un plouf qui attend les pilotes qui s’y tentent. Également une petite visite du maquis pour certains…
Le soir, nous mettons pieds à terre pour le repas et allumons un feu pour y griller d’excellentes côtes de bœuf. L’ambiance est splendide avec le coucher de soleil. De ce fait, le moment magique restera dans les souvenirs.
Le lendemain, le ciel est clément et la journée s’annonce parfaite. Nous faisons route vers la baie de Saint-Florent et laissons le bateau à deux cents mètres de la plage, que nous rejoignons avec le zodiac. Un passage au tri sélectif afin de laisser à terre les quelques verres vides accumulés ces premiers jours.
C’est toujours à pied que nous montons au décollage du Fromantica. Ce fabuleux site de soaring, nous offre son plein potentiel durant des heures. Le survol de la baie et de notre voilier est splendide. Les fonds marin présentent des couleurs variées.
Tandis que nous sommes gavés de vol, nous retournons sur notre nid où nous nous délectons d’une excellente caïpirinia.
Mercredi, après avoir fait le plein d’eau dans le bateau, nous prenons la mer en direction de l’ancienne carrière de Canari. Par ailleurs, nous n’avons pas oublié d’acheter de bons croissants frais sur le port. Attablés sur le pont, nous prenons notre petit déjeuner, tout en faisant route vers notre destination. En passant, nous nous régalons de la vue sur Nonza, village perché sur une falaise et sa plage de galets noirs.
Alors que nous arrivons à la marine d’Albu, la profondeur de l’eau permet de jeter l’ancre à quelques dizaines de mètres de la plage noire. Les conditions de vol s’annoncent excellentes, mais au prix d’un effort de taille. La montée à pied jusqu’au décollage, qui culmine cinq cents mètres plus haut. Au pas du guide nous nous élevons afin de découvrir un point de vue à couper le souffle. Les chiffons colorés sont étendus sur le sol et prennent les airs.
De bons thermiques permettent de rester en l’air et d’apprécier ce site particulier. Le survol de cette ancienne carrière, avant de terminer en-dessus de notre navire et des fonds marins qui font rêver. Quel régal.
Après une pause baignade et pic-nic, presque tous désirent remonter voler. Ainsi, nous repartons pour l’ascension dans la joie et la bonne humeur.
Pendant ce temps, Hervé, notre skipper, nous prépare une surprise pour l’apéritif en partant pêcher.
Comme c’est le cas chaque jour, un magnifique moment s’en suit à bord avec de bons rires à essayer de faire du paddle à six personnes.
Jeudi, nous rebroussons chemin afin de nous diriger vers Calvi où nous devrons être vendredi soir. La météo s’annonce clémente et nous retournons déployer nos ailes du côté de Saint-Florent et ce fabuleux site de soaring du Fromantica. Les conditions y sont à nouveau généreuses et nous permettent une excellente session de soaring avec survol de notre catamaran.
Dans l’après-midi, les airs sont propices à hisser les voiles. C’est ainsi que nous mettons le cap sur les plages désertes de Agriates afin de passer cette dernière nuit dans un endroit sauvage. La plage de Ghignu et ses eaux cristallines nous offre un cadre somptueux pour la baignade, le paddle et des gonflages sur la plage. Le coucher de soleil est même observé depuis l’eau. L’instant est parfait et la croisière et parapente en Corse prend là tout son sens.
Dernier jour de notre périple en mer, nous devons faire route vers Calvi afin de passer la dernière nuit dans le port. Le vent du Sud Ouest est à nouveau présent. Dans ces conditions la mer est grosse et la rentrée secoue passablement. Néanmoins, cela fait le plus grand bonheur de tous car, ce qui pourrait être perçu comme étant désagréable, se transforme en jeu. Tenter de tenir l’équilibre sur le pont, sauter sur le filet à l’avant du bateau et se prendre des paquets de mer.
Finalement, nous atteignons enfin Calvi, sans avoir imaginé pouvoir voler, vu la force du vent. La rentrée au port se trouve même être très délicate et aura nécessité l’aide de plusieurs personnes afin de pouvoir amarrer le catamaran sans l’abîmer, tant ça souffle.
Nous profitons de cette dernière soirée sur le port de Calvi afin de rejoindre nos cabines pour cette ultime nuit. Nos rêves sont remplis de belles images emmagasinées durant cette semaine inédite. Le Vogue et Vole, une expérience de découverte de deux éléments : l’air et l’eau. Des souvenirs fabuleux et de partages avec des participants généreux.
Merci à tous et j’espère à bient’haut pour une nouvelle aventure croisière et parapente en Corse… ou ailleurs !
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